Fixer les images des choses et des gens qui sont amenés à disparaître est undevoir de mémoire qu’accomplissent avec beaucoup de passion Max et Denise Déjean. L’Ariège et les Ariégeois leur doivent beaucoup. Qu’ils n’oublient pas qu’ils se sont démenés pour sauver ces pauvres choses d’une civilisation ; aujourd’hui on dit culture. Grâce à eux, ceux qui nous ont fait ce que nous sommes atteignent l’immortalité. Max et Denise Déjean sont des gens absolument extraordinaires, parce qu’ils portent l’Ariège à leurs sabots. Ils sont partis, jeunes, faire le tour du monde et puis un jour, ils se sont dits : “Pourquoi aller si loin alors qu’on est si bien chez nous et qu’on doit faire connaître notre patrimoine ?” Et ils ont fondé le musée Pyrénéen de Niaux qui est une splendeur... » (Christian Bernadac.) Le sociologue Claude Rivals a fait entrer Denise et Max Déjean en ethnographie à travers la remarquable préface qu’il signe dans ce livre. Agés seulement de 21 et 24 ans au début de leurs recherches en vue de la création du musée Pyrénéen, les deux jeunes ethnographes photo-reporters sont, depuis, devenus des auteurs régionalistes confirmés particulièrement prolixes et leur musée demeure un lieu incontournable de la mémoire ariégeoise et pyrénéenne. Publié pour la première fois en 1988 aux Editions Horvath, L’Ariège d’autrefois est le fruit de toutes ces recherches muséographiques minutieuses menées depuis 1977 par Denise et Max Déjean. Revue, corrigée et augmentée, la présente édition de cet ouvrage de référence propose au lecteur comme au chercheur une rétrospective des activités agro-sylvo-pastorales des hautes vallées ariégeoises qui vivaient encore en autarcie il n’y a pas si longtemps. C’est cet anti-folklore, cette mémoire fugitive qu’ils nous font partager avec bonheur dans ce livre passionnant et instructif, illustré de magnifiques documents photographiques saisis sur le vif, où l’on sent toujours la parfaite complicité avec le sujet.