L’univers enfumé des locomotives à vapeur, ces « bêtes à sang chaud » dont parlait Jacques Lacarrière, a envahi les rêves d’enfance de Bernard Bathiat. A la fin des années cinquante, tout s’arrête. Les gueules noires du rail, cheminots, chauffeurs et mécanos, ne « tricotent » plus les magnifiques Pacific de la Compagnie du Nord ou du Paris-Orléans… Alors il reste le souvenir et les photos jaunies par le temps. Qu’elles sont belles, ces machines ! Bernard Bathiat fait œuvre de mémoire. Au-delà d’une galerie de portraits inédits de locos et tenders, au fil des pages, on suit les hommes, leur labeur quotidien, leur étrange jargon. La nostalgie a du bon et heureusement qu’il existe des passionnés comme Bernard Bathiat ou comme ces associations de restauration de vieilles locomotives pour que la flamme de la « bête humaine », ce couple infernal de l’homme et de la machine, ne s’éteigne jamais.