« Vers 1835, l'Anglais Brougham “invente” Cannes. Saint-Raphaël dort dans les limbes de l'oubli pour ne s'éveiller qu'à la voix d'Alphonse Karr [romancier, journaliste]. Menton vit ignorée sous le sceptre des Grimaldi. Nice, apanage de la Maison de Savoie, ne laisse guère pressentir la splendeur de ses futures destinées…
Quelle transformation ne fut jamais plus soudaine?! Que d'ornements inattendus ajoutés à cette merveilleuse corniche?! Les jardins ont conquis l'écueil, les villas de marbre remplacent les huttes de roseaux. Ces rocs tout pénétrés de lumière sont dorénavant le phare des peuples, le rendez-vous des souverains : chaque saison, la mode, du haut d'un trône de fleurs, y assoit plus solidement son empire.
Qui donc pourrait s'y prétendre à l'abri d'une surprise, quand, de paysanne devenue grande dame, la Nature elle-même hésite à se reconnaître dans son miroir de transparent saphir, la Côte d'Azur???»
Stéphen Liégeard, octobre 1887.
Il est temps d'aller redécouvrir cette Côte d'Azur fantasmée, grâce à des images d'archive, qui nous transportent à une époque où la vie semble s'écouler plus lentement. Sous nos yeux un peu nostalgiques, les visages de nos aïeux, graves ou souriants, témoignent d'un passé dont plus personne ne se souvient…