Alexandre Chrétien part à la guerre le 3 août 1914. Il ne reviendra chez lui que le 3 juillet 1919. Durant ces cinq années, ce fantassin, mobilisé dans le 331e RI puis au 36e RI, tient un journal. Il y note les événements auxquels il participe, mais aussi ses réflexions, ses états d'âme. Ce paysan-soldat combat lors de la bataille de la Marne en 1914, dans l'Argonne en 1915, à Verdun en mai 1916, au Chemin des Dames en 1917, au mont Kemmel en mai 1918. Blessé à la tête lors de la bataille de France, il est trépané et reste ensuite en convalescence pendant plusieurs mois dans des hôpitaux militaires avant de retrouver sa femme et ses deux enfants. Dans les années cinquante, Alexandre Chrétien reprend ses carnets et rédige ses mémoires où nous le suivons quasiment au jour le jour. Il livre un récit exceptionnel. Comme le souligne l'historien Jean-Marc Largeaud : « Par sa richesse, le remarquable texte d'Alexandre Chrétien devra dorénavant compter au nombre des très bons témoignages de poilus d'origine paysanne sur la Grande Guerre. ».
Jean-Marc Largeaud habite Vendôme et enseigne l'histoire à l'université de Tours. La famille d'Alexandre Chrétien, agriculteur dans le Vendômois, lui a confié ses mémoires afin qu'il les étudie. Il a apporté peu de modifications sur le texte publié, uniquement quelques coupes et corrections. Il signe une très belle préface qui renseigne sur l'intérêt historique de ce témoignage.