« Lorsqu'on quitte Brest en chemin de fer, au sortir de la tranchée du Forestou, le regard est invinciblement attiré à droite sur l'immensité bleue, verte ou grise de la rade : on passe au “Guelmeur”, la “grande vue” ! Quelques tours de roue et, sur le panorama, s'inscrit un gracieux clocheton de granit jaune : la petite église du Vieux Bourg, avant la Révolution centre religieux de Saint-Marc, qui s'appelait Trénénez et n'était qu'une trève de la paroisse Saint-Louis de Brest. Puis un écran de verdure masque la mer […]. » Charles Bories, 1934. Cette vision apaisée et intemporelle d'une petite commune littorale du Finistère-Nord traduit incontestablement un des visages les plus connus de Saint-Marc, mais occulte les bouleversements d'une ampleur sans précédent qu'elle a subis en un siècle à peine : le développement industriel, l'extension de territoire, l'augmentation considérable de la population et, bien entendu, le déménagement du centre historique, qui ont transformé cette modeste communauté rurale en une ville ouvrière, moderne et dynamique marquée par les luttes politiques et sociales. André Hascoët, Saint-Marcois et historien de formation, s'est toujours passionné pour l'histoire de sa région. Il est l'auteur de plusieurs articles et monographies, notamment de Brest II Bellevue, chroniques d'une ville dans la ville en 2006 et coauteur de Brest de A à Z aux Editions Alan Sutton en 2011.