Quand la guerre franco-prussienne s’achève en mai 1871, presque toute l’Alsace
est annexée par l’Allemagne. Mais la résistance acharnée du colonel Denfert-
Rochereau permet à la ville de Belfort et aux 105 communes qui l’entourent de rester
françaises. Une évolution exceptionnelle commence alors pour ce Territoire de Belfort
dont le statut reste incertain avant qu’il ne devienne le 90e département français
au début des années vingt.
Le Territoire de Belfort est une terre de contraste située entre Vosges et Jura et dont
l’habitat porte le poids de son environnement. C’était une zone encore fortement
rurale à la Belle Epoque, marquée par une vie de sociabilité et de rencontres. Mais
bien vite, l’industrie, déjà présente depuis le début du XIXe siècle avec les filatures et
les tissages, prenait une ampleur nouvelle sous l’impulsion des manufacturiers.
C’est à Belfort que cette industrialisation fut la plus sensible. En quelques
décennies, la population de la ville quadrupla et l’essor urbain fut extraordinaire.
De nouveaux quartiers surgirent de terre.
Mais la ville était aussi le lieu où stationnaient plus de 10 000 soldats chargés de la
défense de la trouée de Belfort. Et, à chaque fête nationale, des Alsaciens venaient
nombreux manifester leur attachement à la France dans un patriotisme exalté.
C’est cette évolution peu courante que Francis Péroz fait revivre à travers des cartes
postales et des photographies d’archives peu connues. Il nous fait ainsi plonger dans
une époque qui a durablement marqué l’histoire de Belfort et de sa proche région.